Les appellations? Pas qu’une histoire française

Les appellations? Pas qu’une histoire française

Hier nous assistions à la Conférence culture alimentaire France-Canada au musée McCord avec comme sujet «Regards croisés sur les atouts et l’attractivité des produits de terroir et sous signe de l’origine et de qualité».

Qu’avons-nous appris?

Tout d’abord, la loi québécoise à propos des appellations réservées de 2006 s’est inspirée de la loi française. Il faut dire que certaines lois de protections des appellations ont plus de 100 ans en France nous assure Mme Granger Godbout, présidente-directrice du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV). Mais si en France ces appellations fonctionnent très bien (AOP, IGP, AB, Label Rouge), c’est un peu plus compliqué au Canada. Plusieurs raisons à ça :

  • Beaucoup d’immigration donc moins d’attache au terroir québécois
  • Un pays encore jeune avec des terroirs qui ne sont pas encore suffisamment connus par les citoyens

Cela n’empêche pas des personnes de croire en ces appellations, comme Mario Duchesne, DG de l’Association de mise en valeur de la race bovine canadienne. Peu de personnes le savent mais la race bovine canadienne n’est comparable à aucune en Amérique du Nord, et de plus elle a des qualités intéressantes pour la production fromagère. Les appellations prennent tout leur sens dans ce genre d’exemple.

L’autre avantage des appellations est un avantage caché : il semblerait que les produits avec appellations résistent mieux aux crises, surtout alimentaire. Elles donnent confiance aux clients, et elles permettent une consommation «locale, loyale et constante» selon M. Claude Vermot-Desroches, président du Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté.

Mais le client dans tout ça?

Jordan L. Lebel, professeur agrégé à l’école de gestion John-Molson, répond à cette question : le client a énormément d’information sur le lieu de vente mais n’a pas le temps de les analyser. Citant une étude, il nous indique qu’en moyenne une personne fait près de 200 choix alimentaires par jour.

La solution est de simplifier sa communication avec le consommateur. Si tout le monde souhaite éduquer le consommateur le risque de cacophonie devient très important. À partir du moment qu’on a gagné sa confiance, il n’achètera plus (ou en tout cas moins) pour le prix mais pour la qualité.

Avec les accords commerciaux trans-pacifique et Canada-Euro, les consommateurs canadiens vont être exposés à beaucoup d’appellations. À l’inverse, très peu d’appellations canadiennes seront protégés dans les autres pays. Consolons-nous, l’appellation «bourbon» est protégée!

Et vous, souhaitez-vous mettre en avant vos appellations ou certains attributs produits? Vous souhaitez tester différent emballages? Écrivez-nous pour discuter de nos études de validation.

Présidente-directrice de projets marketing